Le Manoir de Goaz Froment, situé au lieu-dit Goaz Froment sur la commune Le Vieux-Marché (jusqu’en 1866 Plouaret), est chargé d’histoire par son passé seigneurial et l’exercise de la Basse Justice.
On trouve aussi l’orthographe Goas Froment, Goazfourman t, Goasfroment,… sur les anciennes cartes ou anciens documents.
L'édifice Renaissance actuel a été re-construit par Yves Le Bœuf entre 1598 et 1601 à l'occasion de son mariage avec Augustine Cariou de Goasven.
Il comporte des dispositions et éléments stylistiques datables de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle emprunt d'une relative modernité : volume, distribution, escalier rampe sur rampe contenu dans une tour faisant pavillon central, gabarit des fenêtres, portes d'entrée monumentale en arc plein cintre ornées de colonnes et de pilastres et surmontées chacune d'un fronton triangulaire au décor Renaissance...
La porte principale débouche sur le vestibule et l'escalier rampe sur rampe aux niches à lumière ornées par des coquilles ; la porte secondaire s'ouvre directement sur la salle basse, l’ancienne salle de justice. Par la suite, des ouvertures ont été percées notamment dans le pignon est.
Ses origines remontent à 1427, le manoir actuel a été construit à la fin du XVIe, puis est devenu au début du XIXe une exploitation agricole. Aujourd’hui, c’est un lieu vivant : notre lieu d’habitation, notre atelier d’artistes avec des futures expositions et un lieu de vacances loin du tumulte des villes à 20 minutes de la mer.
L’association “ Les amis du Manoir ” propose des événements culturels (visites guidées, concerts etc) - voir page concernée sur notre site.
Le manoir dont la façade principale est orientée vers le sud-ouest se trouve à proximité immédiate d'une source et de deux routoirs figurant sur le cadastre de 1835 qui alimentent un petit affluent du fleuve du Léguer.
Des propriétaires de la seigneurie, on connaît :
Bœuf (le), sr de Goasfroment et de Kerminihy, par. de Plouaret. Yves, fils d’Alain, épouse avant 1535 Marie Taillart. (source “Nobiliaire et armorial de Bretagne”).
Yves Le Bœuf (Le Beuff) (1569-1648), seigneur de Goaz Froment et de Kerminihy dans la paroisse de Plouaret ; il a épousé en 1600 Augustine Cariou de Goasven (1570-1633). Leur fils : François Le Bœuf (vers 1620-1696) a épousé en un, Julienne Rospabu (né en 1622) et en deux, Françoise Coupé (vers 1625-1712).
Julienne Le Beuff est le 5 août 1696 marraine d’une cloche de la chapelle saint Fiacre qui se trouve 600 m du manoir. Cette chapelle n’a pas trouvé un acquéreur après la Révolution et elle est en ruine aujourd’hui.
François Le Bœuf, notaire, est dit "écuyer" et seigneur de Goaz Froment au 17e siècle. Ses armoiries sont "de sable à un rencontre de bœuf d'or, accompagné de huit molettes (petit meuble en forme d'étoile évidée) de même, 3. 2. 3." ("de sable a une teste de boeuff d'or accompagnée de mollettes d'esperon sans nombre aussy d'or, mieux de sable semé de mollettes d'esperon d'or a la rencontre de boeuff de mesme").
Au milieu du 18e siècle, les terres passent dans les mains de Louis Julien Le Lay de Kerverzio puis de Yves Marie Le Lay de Kermaben.
Saisi puis vendu comme Bien National, le manoir est acquis en 1794 par Jean-Baptiste Juste (grand-père de Charles Le Goffic). Né à Versailles en 1746, cet ancien militaire des gardes françaises qui avait servit sous les ordres de Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, est "maître de Poste" à Lannion en 1784 (personne qui tient un relais de poste aux chevaux et qui fournit, moyennant certains avantages, des relais aux voitures de l'administration des postes...).
Le marquis de La Fayette aurait séjourné trois mois au manoir de Goaz Froment en automne 1801.
À partir de 1806, la famille de cultivateur Le Guen occupant les terres et restent en leur famille pendant 200 ans. Ensuite, pendant douze ans, par les frères Christian et Didier Kulig.
En printemps 2017, Blanche et Olaf Mühlmann, artistes et designers, acquièrent Goaz Froment pour s’y installer et sont le sixième propriétaire du domaine.
En 2018, ils ouvrent le premier gîte dans l’ancienne “Métairie du manoir”, rénové avec soins, labellisé 4 épis et classé 3 étoiles. Ils crée des jardins autour des bâtiments et des nouveaux chemins pour renforcer la perspectives sur les lieux.
Le 29 juillet 2020, ils achètent le terrain et la ruine de l’ancienne chapelle Saint Fiacre à 600 m du manoir pour le réintégrer au domaine.
En 2020, Blanche et Olaf font appel au architectes lannionais Atelier Rubin pour agrandir la cuisine du manoir. Dans les années 1970, une partie du bâtiment Maison du four a été démoli et laissé un trou entre le manoir et la maison. L’agrandissement permet de retrouver un équilibre visuel du manoir avec ses dépendances et recréé une unité de l’ensemble.
L’année suivant à eu lieu l’ouverture du gîte “Maison du four” (ancienne boulangerie du manoir), pour deux personnes (3 épis, 3 étoiles).
Par la création de l’association “Les amis du Manoir de Goaz Froment”, des visites guidées (sous réservation), des concerts et d’autres événements sont organisées.
La réservation des gîtes est possible en directe chez nous via un serveur sécurisé ou via Gîtes de France.
Source en partie d’après l’Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne
Armoiries Le Beuff et Le Lay : Carte du nobiliaire de la province de Bretagne
(Par Jacques Chevillard, Bibliothèque nationale de France)
Manoir Renaissance Trégor, Bretagne
Côtes de Granit Rose
Trégor Pays d’Art et d’Histoire
Bibliographie pour aller plus loin :
Christel Douard et Jean Kerhervé, Manoirs Une histoire en Bretagne,
Éditions Locus Sous, Châteaulin, 2021. [p. 174]
Jean-Louis H. Dupré, Le manoir du Traou en Le Merzer,
Auto-édition, Imprimerie de Guingamp, Guingamp, 2003. [p.123-131, couv. IV]
Alain Le Nedelec, Vie de Château d’Armor en Argot,
Éditions L’écho, PointCom Ploumagoar, 2010. [p. 302-305]
Université du temps libre des Côtes-d’Armor, La Poste aux chevaux en Côtes-d’Armor, Les Presses Bretonnes, Saint Brieuc, 1991. [p. 221-233 : Lannion: Le fils du gondolier Jean-Baptiste Juste — troisième propriétaire, Lafayette…]
Christian Kulig et Patrick Worthington, Châteaux et Manoirs, Éditions Trésors du Trégor, Saint-Thonan, 2013 [p. 24, 33, 243, 256] et 2020 [p. 12, 26, 35, 253, 255]
Christian Kulig, Regard sur les épis de faitage en Côtes-d’Armor, Éditions Anagrammes, Perros-Guirec, 2009. [p. 10, 52]
Yves Ollivier, La seigneurie de Kermaben en Plouaret (22),
Y. Ollivier, 2005. [p. 51-56, 62, 63;
Généalogie de la famille Le Beuff — premier propriétaire : p. 208-213;
Louis Julien Le Lay — deuxième propriétaire : p. 62, 63,…]
Sites internet pour aller plus loin :
Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne (Région Bretagne)
POP : plateforme ouverte du patrimoine (ministère de la Culture)
TV-Trégor : Le Manoir de Goaz Froment (vidéo de 11’01 tourné en 2013)
Ce site web n’utilise pas de cookies,
seulement si vous le souhaitez en cliquant sur notre page de confidentialité.
OK